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Le Jounal du ¨w
1 février 2009

A la recherche du Caïman perdu

Hier soir, vers 17 h 30 j'ai donc embarqué sur une pirogue sur la Réserve naturelle des "marais" de Kaw. Il s'agit plus exactement d'une rivière puisque celle-ci se jette dans un autre cours d'eau.

Le vent repoussant en arrière mes cheveux - plus efficace que le gel - l'eau giclant sur la coque en aluminium, le moteur ronronnant, nous étions un petit groupe de moins de vingt personnes.

Autour de la pirogue une végétation de marais ! des herbes hautes comme des joncs, des nenuphares ou leurs équivalents, des arbres que l'on retrouve dans les mangroves. Au-delà des hautes herbes, sur les deux rivages, la forêt, parfois relativement proche, parfois plutôt éloignée.

Ajoutez à cela un temps clément. Des nuages orangés en cette heure tardive de l'après-midi - il était autour de  17 h 30, 18 heures. Seulement quelques gouttes de pluie, et encore à côté d'une pluie écossaise c'était timide.

Le clou du spectacle : des oiseaux non pas par millier, ni par centaine. Mais en tout cas très nombreux, visibles de plus ou moins proches. Si si certains étaient à seulement quelques mètres de la pirogue. A notre arrivée peu calme, le plus souvent ils se sont envolés.

J'ai ainsi pu voir des Cormorans dignes, volant comme des avions, mais moins bêtes que loes hérons qui montrent leurs têtes au-dessus des hautes herbes... J'ai été surpris de voir des moucherolles à tête blanche peu farouches. Au loin des canards musqués, le même que celui que l'on utilise en métropole pour faire du magret de canard si j'ai bien suivi l'exposé du guide. Je ne suis pas devenu amer en voyant au loin des aigrettes blanches. Le vol des jacana, au corps rougeoyant a pu me faire croire le temps d'un soir et d'une matinée que je participais au tournage d'un documentaire de la chaîne Ushuaïa. En revanche les caracaras noirs que j'ai aperçus m'ont plus fait penser que j'étais un figurant dans un film noir de notre cher Hitchcock. A ce propos Curieusement, j'ai été dévisagé pendant un moment par un troglodyte à miroir, oiseau au ventre jaune, et au dos noir. Il devait se demander qui était cet être, un humain ou un ¨w ? ;)

Quand la lumière du soir était en train de laisser place à la nuit, nous sommes arrivés à un carbet flottant installé au milieu des marais. Là, pas d'éclairage avant une certaine heure tardive. Pour cause, l'électricité est produite par des panneaux solaires. Là, un apéritif qui nous attendait...

Je peux vous dire que je me suis bien loupé sur les doses pour faire mon t'i-punch. Faut dire que dans le noir... Normalement on met un peu de rhum, vieux si possible, puis un peu de sucre - liquide généralement - puis un citron, puis un fruit de maracudja si on en a un. Là j'ai versé trop de rhum, puis du coup ai voulu compensé par le sucre... et me suis rendu compte en tentant d'avaler ma mixture que c'était infâme parce que j'avais tout simplement oublié de presser le citron... bref, revenons-en au marais.

Après cet apéro un super repas fait juste par le guide et un collègue à lui. On ne peut pas dire, eux au moins bossent dans ce DOM où l'on attrape sans le vouloir la Guyanite aiguë (maladie très grave, car incurable...). C'était du poisson - vraisemblablement de l'atipa, mais je n'en suis pas sûr. Il est bon le poisson ici.

Repas ponctué par un saut plus que périlleux du premier étage du carbet d'un des membres du groupe... en fait il faisait partie d'une bande de missionnaires étant venus travailler pour le centre spatial, pour le prochain tir. Ils arboraient tous fièrement des tee-shirts du style "Eutelsat", "EADS astrium"... Nous aussi à la DDE on pourrait arborer des tee-shirts "DDE, durabilitium". Vous n'avez peut-être pas tous suivis... je vous expliquerai dans un futur message.

La nuit s'étant bien installée, nous nous sommes à nouveau assis dans la pirogue - c'est nettement moins confortable que les ferrys de la McCaledonian (référence aux Hébrides extérieures). Et là on a cherché, je dis bien cherché, des caïmans. Pourquoi la nuit ? Tout simplement, parce que le caïman dort le jour... et n'est donc pas trop visible. La méthode est simple. A l'aide d'une lampe-torche, voire frontale, il faut tenter de repérer les yeux des caïmans qui se réfléchissent dans la lumière, et renvoient ainsi deux petites lumières comme des cigarettes en train d'être fumées. Mais rassurez-vous tout de suite, ils ne sont pas dans les premières hautes herbes... donc il faut pénétrer à l'intérieur des herbes, avec la pirogue bien évidemment... au risque de coincer l'hélice du moteur dans les herbes... et là on a vu des caïmans à lunettes. Il s'agissait de jeunes, âgés de deux-trois ans... mais méfiance, leurs dents sont déjà bien acérées, et ça mort... le guide nous a montré de prêt la bestiole. Sympathique... ;) L'homme n'étant jamais satisfait, nous avons cherché plus gros, un caïman de six mètres quoi (oui ça existe, et en Guyane). Là la méthode change. Notre guiide a repéré une belle bête, selon lui. En fait c'est facile : plus l'écart est grand entre  les deux yeux aperçus, plus le caïman est grand, et gros. Mais il est très farouche. Donc pour le voir notre guide a lancé à fond la pirogue - quand je dis à fond c'est vraiment à fond, même avec la puissance limitée à 50 chevaux. On a pénétré dans des hautes herbes, et tout d'un coup devant un gros "plouf". Et mince, ce "crétin" de caïman était juste devant la pirogue... on lui a foncé dessus, au lieu de foncer sur sa gauche... ou sa droite.

Ensuite on est rentrés... faut dire qu'il devait être plutôt une heure avancée dans la nuit, vu que la lune venait de se coucher. Et là au carbet, j'ai dormi dans un hamac. Pourquoi prendre un lit ? Inutile... cela dit ce n'est pas génial pour le cou.

Petit réveil le matin aux aurores, par le ciel se teintant en orange... et les cris de quelques oiseaux - l'un deux émettant un son de sonnette d'alarme.

Bon début de semaine,

A bientôt,

Je vous embrasse.

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