Le Jounal du ¨w

Bonjour à tous !

Bien du temps à passer, et le ¨w est rentré de "sa" Guyane. Après moult péripéties, il a atterri à Nice, petite ville de quelques 400 000 habitants - plus peuplée que la Guyane, et sur moins de kilomètres !

Le ¨w a retrouvé son système d'émission radio, et s'est dit que ça serait rigolo de poursuivre ce blog tombé dans "l'abandonware".

Sur le reste... le ¨w est encore urbaniste, mais ne fait plus de travail d'urbaniste, et espère parvenir à quitter ce milieu de fêlés dès que possible, afin de préserver sa santé mentale. 

En bon extraterrestre, le ¨w continue à faire des photos, plus ou moins bien cadrées. En voici quelques-unes prises en mai (il faut bien le temps de les transmettre par les ondes interplanétaires).

Bons vols à tous !

Eric

Bonjour,

J'ai uploadé un nouvel album photos. Vous y trouverez des vues de plages, des photos d'oiseaux volant autour de l'Ile du Grand Connétable (réserve naturelle).

Bon week-end

Eric

Taratataaaaa !

Pilot : "TAAF 1020 heavy for going to the gate..."

TWR (for tower) : "TAFF 1020 request refused : your plane is not there. Retry monday. Instructions terminated."

Pilot : "TAAF 1020 instructions terminated".

Non non ce n'est pas un truc de dingue, une blague idiote, ou un sketch dans une émission débile de TF1 ou de Canal. Mon vol à destination de Belem à bien été annulé... et l'on m'a proposé en échange de partir le 16 mars, ce que j'ai accepté bien évidemment. Les raisons invoquées : aucune si ce n'est implicitement un problème d'organisation, les vols de mars ayant lieu à présent le lundi, mardi, mercredi, et non plus le jeudi, vendredi et samedi... il faut dire que la compagnie ne doit exploiter qu'un seul avion sur cette ligne, qui doit être affecté ailleurs les autres jours...

Ce n'est donc que partie remise... et puis comme je suis un peu malade, ça m'arrange ;) Dur dur d'ailleurs de trouver un cabinet médical d'ouvert sur l'Ile de Cayenne... Un gros rhume sans doute renforcé à cause de fous qui  mettent la climatisation à 19° C. Faudrait vraiment interdire la clim ici... Cora est sur-climatisé, certains bureaux de collègues aussi.

Donc là repos, prières - histoire d'être sûr que le vol parte bien lundi -, poursuite de l'apprentissage du pilotage du 747 iFly sous Flight Simulator... pas une mince affaire vu que tout est reproduit y compris l'ordinateur de bord ! Au moins comme cela je pourrai aller prendre un avion au hangar pour me rendre quand même au Brésil ;) !

Bon week-end à tous !

Dimanche je suis retourné sur les marais de Kaw, en fin de journée et une partie de la nuit.

L'ami d'une collègue nous a gentiment transporté dans son super 4x4 pick-up. Imaginez une voiture plutôt grande, de couleur bleu presque vif, double cabine bien évidemment, avec la chaîne hi-fi digne de votre salon - de marque Pioneer... Il ne manquait plus qu'une boucle d'oreille en argent à cet ami pour qu'il ressemblât aux parfaits "kékés" créoles - des jeunes sans trop de sou roulant dans de "super" voitures, arborant fièrement leurs bijoux en or : collier, montre... et la fameuse boule d'oreille en argent sertie d'un diamant.

En fait cet ami est loin d'être un "kéké" cherchant à illusionner. Grâce à lui j'ai pu voir mon premier serpent corail. Magnifique tout simplement. Au retour des marais de Kaw sur la route tout d'un coup u rideau de brume est apparu. Notre ami fait une brusque embardée avec son 4x4, et aussitôt je pense "pas possible il doit avoir un problème à sa voiture"... La route de Kaw étant pour ainsi dire déserte à onze heures du soir, vous imaginez facilement ma rapide angoisse. En fait notre ami avait simplement vu un serpent corail se baladant au milieu de la route, donc pas question de l'écraser bien évidemment. En fait je m'attendais à un "gros" tuyau. Eh bien ! Je me suis vite rendu compte de mon erreur. Un serpent ici, même adulte, ce n'est pas forcément un Boa long de 15 mètres et large de dix centimètres. Le serpent corail que j'ai vu ressemblait vraiment à une petite corde d'alpinisme, à la différence près que ses couleurs sont similaires à celle d'un corail rouge, brun, noir, orangé. Magnifique tout simplement.

Sur les marais j'ai vu enfin autre chose que mes congénères les caïmans à lunette. Les piroguiers qui nous ont emmené avaient l'air assez doué pour trouver des caïmans rouges. Oui c'est toujours un caïman, mais sans lunette - il a une meilleure vue ;) Et surtout avec une peau aux épines bien plus dures pouvant trancher si le caïman lance un coup de queue.

Il faut dire qu'un des guides a dû vouloir s'amuser en laissant un caïman à lunettes quasiment à mes pieds. Au début on plaisante avec Philippe l'ami créole au 4x4. "T'as vu il est tranquille, il ne bouge pas. Comme quoi..." Soudain le caïman se met à ramper, et à grimper sur ma jambe en ouvrant sa gueule. Ni une ni deux je l'ai attrapé, et maintenu fermement jusqu'à ce que notre guide le remette à l'eau. Oui on nous a appris à tenir un caïman pour qu'il ne nous attaque pas, et évidemment comme les autres j'ai pris des caïmans dans mes mains. En gros il suffit de tenir fermement le cou. Cela a pour effet de bloquer la transmission des signaux d'un nerf - un peu comme si je vous serrais au niveau du cou, votre main ne pourrait transmettre au cerveau "je suis attaquée, défends-moi !!!" Il faut aussi bien évidemment tenir la queue, pour éviter de se prendre un coup de queue ;)

Avant la balade sur le marais j'ai aussi assisté à une bagarre entre igouanes pour une femelle... Ca se joue à la façon "jouers d'échecs russes". Impressionnant. Mais on a voulu s'approcher et on leur a fait peur... du coup un des igouanes a sauté vivement de sa  branche sur le sol.

Bonne fin de semaine !

Une grande estrade blanche. Haute. Une croix à son sommet.

Autour dans les rues avoisinantes, la foule est là. Elle attend. Elle guette, apeurée. Non loin, certains dansent au son retentissant de tambours et de trompettes. Au pied de l'estrade, des troubadours lanceurs de flamme, d'autres vêtus en noir et en blanc portant des ballons violet et blanc.

Notre grand et valeureux Roi Vaval, chien crabier, est gravement malade. Il a fait un dernier tour, a salué la foule une dernière fois. Il a titubé a maintes reprises. Ses aides l'ont retenu. Et soudain il a chû sur le sol... lourdement, tel un pauvre chien crabier trop faible pour être Roi de la terre de Guyane.

Alors, pour lui donner l'éternité, pour que notre Roi Vaval nous protège pour toujours, au moins pour un an, sa dépouille a été hissée non sans mal - sa tête se débinait - sur l'estrade. Notre Roi a été accroché à la croix.

Une dernière danse digne des indiens a tourné autour de l'estrade. Puis un troubadour cracheur de feu a mis le feu au bûcher. Le Roi Vaval est cramé !!! Vive le Roi ! Le carnaval est terminé, vive le prochain !

Demain je reprends le travail... LOOL ;) Ma base foncière, Access, les délire de MapBasic et Visual Basic, un peu d'urbanisme quand même avec un bordereau d'envoi à envoyer pour demander à un service qui ne répondra pas de donner un avis ;) Je suis très très motivé comme vous l'avez compris :)

A bientôt !

Moka dansé !

Bon moka parler couramment Créole ce n'est pas pour tout de suite ! La nuit dernière, nuit de folie. Des cavalières et cavaliers vêtus de blanc et or... un pantalon ou une robe blanche avec une ceinture dorée, et parfois un tee-shirt en "or". J'étais parmi eux.

Deux groupes locaux, dont les mythiques Blues Stars ont joué pour nous toute la nuit, Buiguine, Mazurkas, et autres danses. "Piqué Piqué", "Cavaliers passez derrière" - signifie : "tournez" - le groupe sur scène n'a pas hésité à donner le ton aux danseurs !

J'ai bien évidemment dansé, collé au corps de ma partenaire - va vraiment falloir que je mette "only for adults" sur la page d'accueil de mon blog. J'ai tenté vainement de comprendre ce qu'il faut faire avec les pieds... mais ai commencé à sentir le sentiment de plénitude dingue qui émane de la danse, en commençant à bouger mon bassin et mes hanches. Pas facile : à un moment je me suis retrouvé à contre-temps, à un autre je ne savais pas quand tourné et ai donc suivi ma cavalière.

Pour danser j'ai fait comme les Créoles en venant avec une partenaire, qui a ainsi pu m'initier. Il faut dire qu'à Kalinana, la soirée blanc et or d'hier c'était une soirée surtout pour les "couples", jeunes amoureux et autres. Mais ne vous méprenez pas... oui je suis venu avec Prisca... mais de là à dire que nous sommes amants il y a un grand pas. Bons amis, voilà tout.

Et puis j'ai tourné comme les locaux à la recherche de la cavalière désireuse de danser avec moi. On tend la main, et ? "Oui" avec un grand sourire, ou au contraire "Non"... Selon Corinne, il paraît que c'est le comble de la honte pour un Créole que de se voir refuser une danse par une cavalière... car les amis du cavalier zieutent la scène du "refus" ! La honte, quoi.

L'endroit où l'on dansait était plutôt sympathique : une sorte de vaste carbet - comprenez un bâtiment avec de larges ouvertures. Ici pas d'effets d'éclairage de la mort, mais seulement l'essentiel pour donner une lumière d'ambiance tamisée, tournoyant grâce à une boule métallique, quelques flashes lumineux, le fond de la scène illuminé en bleu ou en orange-rouge...

Et ce soir c'est reparti, mais à la Polina, pour une soirée "Rouge et noir"... on sera tous habillés en rouge et noir... mais là soirée "Parée masquée", donc ce sont les cavalières - appelées Touloulous - qui inviteront.

A tout bientôt !

Bon courage à vous ! Et joyeux anniversaires à ceux pour qui c'est la période ;)

Bonsoir bonsoir,

Une parade qui dure plus de trois heures et se termine par un Vidé - camoin repoussant des danseurs - ce n'est pas courant. Ca l'est encore moins quand au cours du défilé on voit passer des personnages dignes des bals masqués de Venise, des déguisements d'anciens colons militaires ou encore des chars tout droit extraits de fêtes asiatiques, ou du carnaval brésilien.

Tout cela c'était en cette fin d'après-midi à Kourou. Il s'agissait de la Parade du Littoral de Kourou, un des événements majeurs du carnaval. J'y étais bien évidemment. L'ambiance était à la fête et à la joie.

Au début on pourrait se demander qu'est-ce qu'un défilé kouroussien a de particulier par rapport à un défilé cayennais ou métropolitain. C'est vrai en tête de la parade un groupe de motards... jusque-là rien de bien original. Et pourtant ils étaient vêtus en blanc et en or pour ceux circulant en tête. Car une des règles pour les groupes défilant étaient d'être vêtus en blanc et en or... règle plus ou moins respectée. Imaginez un motard à la barbe longue, sur un engin similaire à une Harley Davidson vêtu de blanc et or... déjà rien que ça...

Puis peu après le Roi. Oui parce qu'à l'heure où l'on parle "autonomisation" des DOM, la Guyane semble se diriger vers une royauté. Trêve d'ineptie, le Roi n'est rien d'autre que celui du carnaval, et on l'appelle communément le "Roi Vaval". Il apparaît au début du carnaval, à présent un lointain début janvier, pour disparaître lors du mardi des cendres. Il s'agit d'un personnage emblématique et qui fait parler même ceux n'assistant pas aux divers défilés organisés tout au long du carnaval. Le Roi est cette année un animal de la forêt, peu visible, et pas très beau, un chien crabier - ouille ouille ouille Philippe... oui il mange des crabes ! Et d'ailleurs le Roi se promenait avec sa clé - comme Saint Louis - et... un crabe derrière lui. Un beau crabe, géant et coloré de vert, de violet, de bordeau...

Notre Roi a laissé la place à sa cour : de belles dames venues de Venise. Mais comment se fier à ces espionnes ? Vêtues de splendides robes blanches ou dorées, avec des motifs en dentelle, et, bien évidemment, certaines portant le masque qui va bien. La parade de cette cour de faux nobles étaient entrecoupée par des groupes d'une plèbe plutôt étrange en ce XXIè siècle : un groupe de faux Indiens dansant la danse du feu, un groupe de Pierrots, des jazz-men apprentis jouant de la trompette, du saxophone... ou encore des tambours assourdissants. Ah ! Misère ! J'allais oublier les petits poneys de la cavalerie en majorité féminine de notre cher Roi Vaval.

Puis au loin de grandes ailes aux couleurs pâles et laissant filtrer la lumière... de beaux papillons géants nous ont rendu visite, tournoyant sur eux-mêmes, mais ne fermant pas leurs ailes, contrairement aux cachotiers que l'on voit en forêt. Ces papillons étaient suivis par d'horribles bêtes dignes du temps des dinosaures, surtout parce que l'une était verte, une autre violette...

Puis une douce musique a succédé au tam-tam excitant les foules. Tout simplement l'armée des Hmongs, puissante, oeuvrant en secret, et si possible par derrière. En vérité, un beau groupe avec des signes de leurs langue, et un char décoré avec quelques lampes à boule typiques.

Mais attention les anciens colons sont encore là pour aider le Roi Vaval dans sa difficile tâche - donner de l'amusement au peuple. Rien qu'à partir de matériaux de récupération, un grouoe avait décidé de représenter les premiers marins-colins qui sont venus en Guyane. Vêtus de cordage, de vêtements blancs sales, les voiles dehors - bon elles ne devaient pas être bleues à l'époque.

Le défilé s'est poursuivi avec des personnages portant sur leur tête ou sur leur ventre des fourmis travailleuses ou des araignées noires géantes ! J'ai eu très peur d'être dévoré. Cela dit ce sont apparemment des animaux - certes en carton - dociles. L'une des filles défilant a bougé une patte de son araignée pour mieux voir devant elle !

Le soir venu, notre cher et grand Roi nous a gâté, car il avait invité des femmes vêtues de robes multicolores, digne des plus grandes salles de bal, ou de manière moins poétique de Moulin Rouge. Au milieu d'elles de maginfiques brésiliennes montées sur des chars, tentant de nous convaincre, pauvres crédules, de sortir avec elles... pour nous vider notre carte bancaire !

Pour clore la parade, notre Roi, pour que la paix règne durablement en son royaume, avait fait venir un camion "cube de son", avec des murs d'enceinte sur les côtés latéraux et à l'arrière... de quoi devenir sourd immédiatement si l'on ne fait pas attention... mais de quoi ameuter toute la ville ! Autour du camion ce sont donc des centaines et des centaines de personnes qui ont marché et dansé.

Bonne semaine !

Eric

Coucou à toutes et à tous,

Ici faire décoller une fusée c'est aussi simple que lancer un freezebi - quoique pour certains... Le vol n°1 de l'An 2009 a donc été nominal. Cette fois-ci pas de blague comme avant Noël sur la pression de remplissage - sans doute à l'époque le prix du carburant un peu trop élevé qui a été cause de ce problème.

Je suis monté au sommet de la montagne de la Carapa à Kourou. Ce site donne face au pas de tir, à une dizaine de kilomètres. Difficile d'être vraiment plus proche, sauf à entrer sur le site du CSG - ce qui nécessite une invitation, que je demanderai pour la prochaine fois.

Dans le noir du soir finissant, la fusée au loin éclatante de blancheur. Imaginez un petit stylo posé droit sur une table que vous regarderiez à 10 mètres. J'étais arrivé juste sur le site, puisque que comme vous le savez la "ponctualité" est ma première qualité ;) Et là à peine "installé", la tête au-dessus d'un grillage, entre deux jeunes visiblement de l'armée, le décompte final a commencé.

Soudain une énorme boule rouge et orange a remplacé la fusée. Je l'ai suivie avec mon camescope, et essaierai Nadine de te filer le film, si pas trop gros. Impressionnant ce stylo entouré d'un gros ovale orange se déplaçant très rapidement, et très silencieusement pendant un bon moment. J'ai aussi vu la séparation des deux boosters autour de l'étage principal (celui où il y a le gros moteur, appelé Vulcain)... impressionnant car l'on se demande si la fusée n'a pas un problème... La fumerole illuminée que le bolide a laissé dans le ciel était d'un magnifique... j'ai rarement vu quelque chose d'aussi beau.

La fusée a mis sur orbite deux satellites de télécommunication, un notamment du puissant groupe Eutelsat. Un contrat "poules aux oeufs" signé entre Eutelsat et Arianespace vise à envoyer plusieurs fois par an un satellite pour Eutelsat, afin d'abord de permettre au groupe de remplacer sa flotte - un satellite ne vit au mieux que 15 ans dans l'espace. Il s'agit en second lieu pour Eutelsat de développer son offre de "broadcasting", comprenez possibilité pour des fans de lancer de bérêt de regarder toutes les compétitions.

Attention, bouche cousue, ventre bloqué, oreilles fermées, la puissante Direction Générale de l'Armement a fait lancer deux micro satellites qui permettront de mieux surveiller les allées et venues de nos chers ennemis. Non non on ne vit pas dans le monde des Petits Ours... faut se réveiller... ou alors migrer sur une île. Vous n'avez qu'à bien vous tenir. La meilleure planque : sur le satellite.

Trêve de fusée, le prochain tir est prévu à la mi-avril... la prochaine fusée étant déjà en train d'être assemblée... rappelez-vous on ne vit pas dans le monde des Petits Ours... mais plutôt dans "Requin requin je te mangerai d'abord pour manger encore."

Bonne fin de semaine...

Eric

Je viens d'ajouter un site fiable sur l'Histoire du bagne. Il est très bien fait, et m'a permis d'avoir une vision un peu plus synthétique sur la question, chose pas évidente vu que le bagne était omni-présent en Guyane, qu'il a beaucoup fait parler de lui, et que surtout je n'avais pu lire jusqu'à présent que des bouts d'information, mais jamais une version "le bagne pour les nuls".

Bonne lecture et bonne semaine ! 

Hier je suis allé me promener à la Montagne de mes frères, plus justement nommé "Montagne des singes". Nom très étrange, puisque je n'y ai vu aucun singe ! J'ai plutôt eu un petit aperçu de ce qu'est une forêt tropicale HUMIDE !

Le sentier était en de nombreux endroits couvert d'eau. Inutile de tenter de marcher dessus, sinon c'était la catastrophe assurée, comme en Ecosse. Ne souhaitant donc pas trempé mes pauvres pattes, j'ai préféré suivre les petits layons de contournement tracés par d'aussi peureux que moi. C'était plutôt amusant. J'aurais dit que sur ma gauche il y avait un petit ruisseau... ou une mare étirée en long...

Bien évidemment il s'est mis à pleuvoir. Et là c'est devenu épique, risible... le capitaine Hadock aurait dit "complètement idiot", Titeuf "C'est naze", moi "Putain quel merdier. Allez on continue." Vous m'auriez vu, avec mon k-way sur ma tête, et tenant un parapluie. Oui c'est risible ;) Je n'avais pas enfilé mon k-way pour éviter de trop transpirer. Mais même ainsi ce fut épique. La sueur dégoulinait quasiment comme de petits filets d'eau. Et le pire c'est mon parapluie qui s'est pris dans une grnde feuille de Maripa.

Pourtant malgré ce sale temps, malgré ce chemin pourri, j'ai pu apercevoir de magnifiques fleurs. Rouge et or, en forme de branche comme des coraux, ou de coeur avec un pistil très duveteux, un peu comme des fleurs carnivores - mais je ne crois pas que c'en était. N'imaginez pas des champs de fleurs au milieu de la forêt, ni une petite unité toute seule. En fait en arrivant dans certains coins, parfois sombres, des fleurs ont poussé ici et là. Sur une plante il n'y a en général qu'une seule fleur. Mais il y a plusieurs plantes, non groupées. Le résultat est étrange, mais beau. Je trouve cela fascinant que des fleurs puissent pousser dans cette atmosphère moite, parfois détrempée, toujours sombre, sur ce sol si pauvre. Le plus dingue étant que j'ai vu des fleurs à même le sol, un peu comme des nénuphars.

Le spectacle était aussi dans les branches. Montant un peu lourdement - il y avait plus de 160 mètres de dénivelé - j'ai juste eu le temps d'entrevoir un oiseau avec des ailes presque grandes et argentées.

L'intérêt de la Montagne des Singes est la vue que l'on a de son sommet sur la forêt, le pas de tir, Kourou, quelques montagnes, notamment celle où est installée la station radar de suivi des fusées. On voit même la mer et les îles du Salut. Avec la pluie qui venait de s'arrêter de tomber, le spectacle était beau : fumerolles sur la forêt, comme dans une vision de l'Apocalypse. Le soleil, quant à lui, a bien voulu teinter le fleuve Kourou d'un bel effet de miroir... le même que celui que j'ai souvent vu, confortablement assis, dans l'ULM qe je pilotais.

Bonne semaine à tous !